Les deux oiseaux traversent la France à un petit rythme (maximum 150 km le 18/10 par Tchantchès): Ardenne, Champagne, Bourgogne, Centre, Limousin...). Comme déjà observé les années précédentes, les distances quotidiennes peuvent être courtes mais dès lors qu'ils sont partis, ils progressent un peu chaque jour, sans stationner au même endroit.
Lorsque Nanesse a été équipée d'un GPS ce printemps, un mâle a également été capturé. Nous pensions qu'il pouvait s'agir de "son" mâle, même s'il avait encore un plumage immature. La suite nous a détrompé. Peu de temps après sa capture, cet jeune milan a choisi l'aventure. Il s'envole tout d'abord vers les Pays-Bas pour tourner plus vers l'est en direction de l'Allemagne. Les jours suivants, il poursuit son échappée vers le sud jusqu'aux Alpes dans l'ouest de l'Autriche pour reprendre ensuite vers la Suisse, avant de repartir vers le nord en survolant la Forêt Noire. En juin, il s'est installé une semaine en Thuringe (est de l'Allemagne). Quand il a repris du voyage, il s'est dirigé vers l'ouest dans la région de Münster et la partie septentrionale du Sauerland. Il ne s'est pas reposé pour autant puisqu'il s'est à nouveau déplacé, d'abord en Basse-Saxe et ensuite dans le nord de la Hesse où il a séjourné une semaine. Au cours de la deuxième semaine de Juillet, notre Vagabond finit par s'installer au nord-est de Francfort (sur la rivière Main), pour passer le reste de l'été.
Cet exemple illustre un aspect méconnu de la vie des milans royaux: alors qu'ils sont extrêmement fidèles à la fois à leur territoire de reproduction et d'hivernage une fois adulte, ils peuvent s'offrir de véritables périodes d'érratismes lors de leur jeunesse.