Action de protection des Hirondelles de fenêtre à Woluwé-Saint-Pierre

Photo : René Dumoulin

Photo : René Dumoulin

La très grosse opération en faveur des hirondelles de fenêtre de cette année à Woluwe-Saint-Pierre débouche déjà sur des résultats plus qu'appréciables.
 
En ce début d'année, 36 nids artificiels doubles ont été placés (je devrais même dire "concentrés") au cœur du quartier Ste Alix, où depuis 2010 nous avions réussi à faire revenir nicher quelques couples (1 en 2010 - 6 en 2015). Ces 72 nouveaux nids ont été placés sous les corniches de 21 maisons unifamiliales appartenant à des particuliers. Le "CD qui attire les hirondelles de fenêtre" a été distribué à la plupart des personnes ayant mis leur corniche à disposition...
 
Début avril, comme prévu, quelques premières hirondelles sont revenues pour s'installer dans les nids déjà occupés l'an passé (avenue Crockaert et avenue Van Crombrugghe). Comme attendu, celles-ci n'ont prêté aucune attention aux nids nouvellement placés. Des hirondelles supplémentaires sont arrivées d'Afrique fin avril-début mai, toujours sans témoigner plus d'intérêt pour les nouveaux nids.

Nous attendions donc avec impatience, la grosse vague de retours de la mi-mai, qui est généralement constituée de jeunes oiseaux, nés l'an passé et qui n'ayant jamais niché sont à la recherche d'un nid (ou d'un endroit où le maçonner). Début mai, nous avions donné instruction de commencer à diffuser les chants. Tout le quartier s'est soudain mis à gazouiller... Et tous les participants ont commencé à scruter le ciel.
 
Nos espoirs n'ont pas été déçus : dès les début de la semaine dernière (vers le 16-17 mai), un tas de "nouvelles" hirondelles sont apparues dans le quartier Ste Alix. Et comme espéré, elles se sont rapidement intéressées aux nouveaux nids qu'elles visitent depuis lors abondamment. Leur nombre est véritablement impressionnant. Le soir et la matin (quand la météo est clémente) le ciel est rempli d'hirondelles. Cela fait certainement plus de 30 ans qu'il n'y a pas eu autant d'hirondelles à Ste Alix !
Et sans surprise, elles se cantonnent de préférence près des maisons dont les propriétaires ou locataires diffusent le "tube de l'été".

Chaque jour, des messages me parviennent d'habitants émerveillés par le spectacle que constitue les ballet aérien des hirondelles au-dessus de leurs toits. Tous les nids ne seront évidemment pas occupés et il est encore bien trop tôt pour estimer le nombre de couples qui nicheront effectivement cette année. Mais c'est déjà un grand succès, tant auprès des hirondelles que des habitants du quartier.
 
Pour rappel, cette opération est une initiative du GT Hirondelles d'Aves Natagora en collaboration avec plusieurs partenaires locaux :

- La commune de Woluwe Saint Pierre - Echevinat de l'Environnement et services techniques (pose des nids et financement partiel)
- Natura Woluwe, association locale présidée par Edgar Kesteloot (financement partiel)
- Le comité de quartier durable Joli Bois "Prenons le temps" (ancrage local et information des habitants)
- La coopérative CERA (important soutien financier)
- 21 familles du quartier (mise à disposition de leur corniche)

Premiers résultats des carrés échantillons pour l'Atlas Européen

Le projet d'échantillonnage des carrés d'un km² en Wallonie court depuis 2015 dans le cadre du projet d'Atlas des Oiseaux nicheurs Européens (EBBA2). Il consiste à reprendre la grille de carrés d'un kilomètre de côté parcourus durant l'Atlas des Oiseaux Nicheurs de Wallonie entre 2001 et 2007. Le but de cet échantillonnage est multiple : fournir des listes d'espèces "chronométrées" dans le cadre de l'EBBA2 pour des modélisations de répartition des espèces, comparer l'évolution des populations en Wallonie depuis la période de l'Atlas et surtout faire (re)découvrir aux ornithologues les oiseaux près de chez eux. La méthode est simple : l'observateur passe deux fois une heure dans le carré et note tous les oiseaux contactés dans le carré. Il encode ensuite ses données via observations.be sous forme de liste. Toutes les informations sur le projet et les carrés libres se trouvent sur notre site web.

Plus de 900 carrés sont déjà pris en charge par 130 observateurs. Il reste encore des carrés disponibles pour arriver à 1.600 carrés, notre objectif.

Plus de 900 carrés sont déjà pris en charge par 130 observateurs. Il reste encore des carrés disponibles pour arriver à 1.600 carrés, notre objectif.

Les premiers résultats après les passages de 2015 et les premiers passages de 2016 sont présentés succinctement ci-dessous. Ce sont évidemment des résultats partiels et les premières comparaisons ne sont pas encore très significatives. 

A la mi-mai, 377 carrés avaient au moins une liste d'espèces encodée, 136 espèce ont été notées. Si on compare les 333 carrés communs aux deux recensements, le nombre moyen d'espèces par carré est de 25 (max 44) contre 33,3 (max 58) pour le précédent atlas. 

Nombre de carrés occupés en 2015-2016 par rapport à 2001-2007 pour les 333 carrés échantillonnés les deux fois. Liste des 15 espèces les plus répandues et des meilleures progressions.

Nombre de carrés occupés en 2015-2016 par rapport à 2001-2007 pour les 333 carrés échantillonnés les deux fois. Liste des 15 espèces les plus répandues et des meilleures progressions.

Liste des 14 espèces les plus nombreuses lors des échantillonnages sur les 333 carrés recensés en 2015-2016 et 2001-2007 et les meilleures progressions. Le nombre d'individus correspond à la somme des maxima d'individus par carré.

Liste des 14 espèces les plus nombreuses lors des échantillonnages sur les 333 carrés recensés en 2015-2016 et 2001-2007 et les meilleures progressions. Le nombre d'individus correspond à la somme des maxima d'individus par carré.

A première vue, les différences sont assez importantes entre 2001-2007 et 2015-2016. Cependant, la plupart des carrés n'ont encore été visités qu'une seule fois cette période. Il y a donc certaines espèces qui ne sont pas encore détectées et les jeunes n'étaient pas encore sortis des nids. La suite nous permettra d'affiner ces chiffres dès que les encodages seront terminés.

Les bonnes nouvelles semblent venir du Rougequeue à front blanc qui, même s'il est présent sur relativement peu de carrés, est déjà deux fois plus nombreux et plus répandu qu'il y a dix ans. La progression du Choucas et des espèces exotiques est aussi à épingler et à suivre.

Photos : Magalie Thomas-Millan, René Dumoulin, Robert Hendrick, Antoine Derouaux.

Nous remercions les 130 participants à ce projet qui ont pris en charge 1 à 82 carrés. Si vous désirez participer aussi, n'hésitez pas à nous contacter.

Collaboration en Hainaut Occidental pour relancer une colonie d'Hirondelle de fenêtre

En juillet 2015, alors que je recensais, sur une façade de la Malterie du Château de Beloeil, dans le cadre du suivi des hirondelles organisé par le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut (PNPE),  la deuxième colonie la plus importante d’Hirondelles de fenêtre du Hainaut occidental, j’étais bien loin de me douter que cette colonie forte de 65 nids était menacée ! En effet, des travaux de rénovation sur les châssis ont été réalisés au cours de l’hiver passé et ont menacé la réinstallation de cette importante colonie. Sensible à la protection des hirondelles, M. Dourcy, le propriétaire de la malterie, a pris contact avec Karel Vandemeulebroecke, bagueur habitant à Beloeil, afin de voir quelles mesures de préservation pouvaient être mises en place. Karel a alors contacté le PNPE pour un placement de nids artificiels devant permettre, espérons-le, la réinstallation de la colonie. 

Rapidement, le PNPE s’est mobilisé et dès la mi-avril, 24 nids en béton de bois été installés sur la façade de la malterie. Alors que des hirondelles étaient aux nids après la pose des nichoirs, le froid de la fin avril semble avoir freiné les ardeurs de reproduction des hirondelles, plus occupées à trouver de la nourriture pour leur survie qu’à se reproduire. La météo favorable de ce début de mai devrait permettre le redémarrage de l’installation. Encore merci aux trois intervenants pour leur investissement; Karel, Mr Dourcy et le PNPE ! 

La pose de nichoir ne remplace pas les nids construits par les oiseaux eux-mêmes mais servent de stimulant pour une recolonisation plus rapide d’un endroit connu et favorable à leur installation. L’Hirondelle de fenêtre est en déclin dans nos régions; la destruction de nid pour des raisons esthétiques (fientes sur les façades) est un facteur aggravant. Alors que dans le sud de l’Europe, les nids sont généralement acceptés sur les façades et y forment très souvent des grappes composées de plusieurs nids, il en va tout autrement dans d’autres régions comme la nôtre où les fientes et autres salissures engendrées par la nidification sont de moins en moins tolérées. Des solutions existent pour réduire les nuisances, comme la pose d’une planchette sous le nid (lisez à ce sujet les pages du GT Hirondelles d'Aves).

Bon à savoir également, le PNPE organise un suivi des hirondelles sur le périmètre du Parc Naturel des Plaines de l’Escaut (avec une page projet sur le site Observations.be), le recensement permet de suivre l’état des populations mais aussi, comme pour le cas de la Malterie de Beloeil, à réaménager ou à sauvegarder lorsque les conditions techniques sont réunies. Chaque nid compte ! Si vous désirez recenser les hirondelles, avoir des renseignements ou signaler une modification de l’environnement de nidification des hirondelles, contactez le PNPE (Contact - Parc naturel des Plaines de l’Escaut) ou le GT Hirondelles d'Aves-Natagora.