La Bergeronnette nordique, un bijou du mois de mai

Bergeronnette nordique, mâle - Nassogne 16/05/2015 photo: D. Vieuxtemps. Cet individu présente des marques sombres sur la poitrine, caractère variable chez cette sous-espèce.

Bergeronnette nordique, mâle - Nassogne 16/05/2015 photo: D. Vieuxtemps. Cet individu présente des marques sombres sur la poitrine, caractère variable chez cette sous-espèce.

Pour qui cherche dans les pattes des vaches, près des zones humides ou dans les terres de cultures, il est possible d'observer ce mois-ci une jolie variante de notre Bergeronnette printanière, la Bergeronnette nordique ou, selon son nom scientifique, la "thunbergi". Elle se reconnait, du moins chez le mâle, à sa calotte d'un gris-bleu très foncé, à ses lores sombres et au sourcil presque toujours absent. Cette sous-espèce se reproduit en Scandinavie et en Sibérie.

Il n'y a en fait pas beaucoup d'exemples où plusieurs sous-espèces d'une même espèce sont identifiables et facilement observables sur le terrain dans notre pays. Si on examine les données parvenues à la Centrale Ornithologique Aves, on s'aperçoit qu'il y a une forte différence de phénologie entre M. f. thunbergi et la sous-espèce nominale. Le graphe ci-dessous, tiré de l'analyse de plus de 17.000 données de Bergeronnette printanière en Wallonie, permet de visualiser ces différences.

Proportion journalière des observations printanières de Bergeronnettes printanières en Wallonie (période 1990-2015). Sources: Banque Ornithologique Aves _ Observations.be - OFFH 

Proportion journalière des observations printanières de Bergeronnettes printanières en Wallonie (période 1990-2015). Sources: Banque Ornithologique Aves _ Observations.be - OFFH 

Alors que la Bergeronnette printanière "flava" (celle qui niche notamment en Belgique) nous revient dès le début avril, la Bergeronnette nordique ne commence généralement à être observée en Wallonie qu'après le 20 avril. Sa fréquence d'observation culmine autour de la mi-mai pour s'achever brusquement dès la fin du mois. Elle est très rare en juin. Sa période de présence est donc beaucoup plus étroite que pour la flava; ne vous laissez donc pas induire en erreur par le type de graphe choisi ici (qui montre, pour une date donnée, la proportion de données sur l'ensemble des observations printanières collectées pour le taxon considéré depuis 1990). En réalité, même au moment de son pic du passage à la mi-mai, la thunbergi ne représente que 20 % des observations de Bergeronnettes printanières en Wallonie.

En fait, la Bergeronnette printanière nordique passe bien après la sous-espèce plus méridionale, puisque son habitat plus nordique n'est "disponible" que plus tard en saison.

Autre particularité, dans notre pays, cette sous-espèce est beaucoup moins fréquente au automne qu'au printemps: même lors de son pic de présence post-nuptial, à la fin août, la sous-espèce nordique ne représente que moins de 10% des données de Bergeronnettes printanières. Si vous avez une hypothèse d'explication pour ce phénomène, n'hésitez pas à poster un commentaire!

Bonnes recherches de thunbergi sur le terrain !

 

Oiseaux communs en Wallonie: plus de rouge que de vert...

Depuis plus de 25 ans, des points d'écoute sont réalisés annuellement de manière standardisée, partout à travers la Wallonie, pour évaluer les tendances des populations d'oiseaux communs. C'est le programme SOCWAL (Surveillance des Oiseaux Communs de Wallonie).

L'an dernier, vous avez été une septantaine à faire vos traditionnels points d'écoute. Pour certains, c'était une première, bienvenue à eux. Nous avons réalisé une première analyse des tendances des populations entre 1990 et 2015, en nous basant pour 2015 sur les 1831 points effectués et encodés. 

Le graphe ci-dessous montre les tendances moyennes annuelles pour chaque espèce sur 26 ans: en rouge, les espèces dont la population diminue à long terme, en vert, celles qui augmente. Au premier coup d’œil, on voit qu'une majorité d'espèces présente une évolution plutôt négative.

Taux de croissance annuel moyen (en %) des espèces classées par ordre croissant de la tendance. La barre d’erreur précise l’intervalle de confiance (95 %) autour cette tendance. Les espèces en déclin significatif sont colorées en rouge, celles en augmentation en vert et les stables en bleu. Cliquez pour agrandir l'image.

Le Bruant proyer reste l'espèce qui décline le plus rapidement en Wallonie, suivi de l'Hypolaïs ictérine et de la Tourterelle des bois. Le Coucou gris, en déclin depuis 1990 a aussi accéléré sa diminution depuis 2008. Au rayon des bonnes nouvelles, citons le rétablissement des populations de Rougegorge et de Troglodyte depuis 2008 et l'augmentation continue d'une quinzaine d'espèces.

À partir de toutes les tendances espèces par espèces, nous construisons aussi des indicateurs multispécifiques. Le principe est de regrouper les tendances d'espèces qui partagent une même écologie et dont la tendance moyenne porte donc un message sur l'évolution du milieu correspondant à ces espèces.  Le graphe ci-dessous montre ainsi les tendances des oiseaux communs (moyenne de toutes les espèces), des oiseaux des milieux agricoles (FBI pour Farmland Bird Index) et des oiseaux des milieux forestiers.

Globalement, le déclin reste donc important pour les espèces des milieux agricoles. Les oiseaux liés aux milieux forestiers semblent par contre se rétablir légèrement depuis quelques années. Sur le long terme, ces espèces ont néanmoins connus un certain déclin. 

Bruant proyer (Laurent Raty).

Bruant proyer (Laurent Raty).

Un grand merci à tous les participants. Certains d'entre-eux suivent les mêmes points d'écoute depuis plus de 25 ans, cela assure une robustesse exceptionnelle à ces résultats qui sont intégrés aux résultats européens dans le cadre du Pan European Common Bird Monitoring. Continuons tous ensemble en 2016 !

Si vous voulez prendre part à ce programme, contactez-nous.

Projet soutenu par le SPW, DGO3

Projet soutenu par le SPW, DGO3

 

 

Un nouveau Plan de Relance des Hirondelles de fenêtre à Bruxelles !

En 2002, les dernières petites colonies d’Hirondelles de fenêtre avaient bien failli disparaître de Bruxelles mais suite à une grande action coordonnée de placement de nombreux nichoirs la situation s’était spectaculairement améliorée (300 couples nicheurs en 2012). La preuve que les actions de protection pour les Hirondelles, ça marche !
Malheureusement le nombre de couples nicheurs est à nouveau en train de baisser : - 21 % depuis 3 ans.

Vu qu’il fallait réagir vite, un nouveau plan de relance des actions de protection a été élaboré par le GT Hirondelles et diverses forces vives bruxelloises. 
L’objectif est double : redynamiser les colonies existantes et essayer de créer de nouvelles colonies de proche en proche. 

Hirondelle de fenêtre au nichoir (Charlie Carels, 2012)

Hirondelle de fenêtre au nichoir (Charlie Carels, 2012)

Vous voulez aider les Hirondelles bruxelloises ? Vous désirez faire le suivi de certaines colonies ? Contactez Charlie Carels.