Le virus USUTU arrive en Belgique, appel aux observateurs

Le virus USUTU a été décrit fin des années 1950 dans le Sud de l'Afrique. Il se transmet essentiellement aux oiseaux via des moustiques. La première observation de ce virus en Europe date de 2001 en Autriche. Il est cependant possible que des mortalités de Merles noirs (Turdus merula) en Toscane en 1996 aient déjà été causées par cette infection. Les passereaux (surtout le Merle noir et les moineaux) ainsi que les chouettes (surtout la Chouette lapone) sont particulièrement sensibles à ce virus. Le Merle noir est un bon indicateur et il est suivi activement dans plusieurs pays de l'Est de l'Europe. Des analyses sont régulièrement réalisées lors de séances de baguage. En Belgique, l'Institut des Sciences Naturelles réalise des relevés pour détecter le virus, non pathogène pour l'homme.

Le merle noir est la principale victime du virus USUTU. Photo : René Dumoulin

Le merle noir est la principale victime du virus USUTU. Photo : René Dumoulin

Deux premiers cas d'infection ont été découverts en 2012 dans la vallée de la Meuse entre Huy et Namur. Un pic épeiche et un Bouvreuil pivoine captif ont été diagnostiqués porteurs de l'USUTU par les vétérinaires de l'ULg. La progression vers le Nord-Ouest de l'Europe à partir d'un foyer en Allemagne de l'Ouest est démontrée dans l'article et ces deux espèces n'étaient pas encore connues comme victimes de ce virus (Garigliany et al, 2013). Il semble que la circulation du virus soit restée faible depuis lors.

Le virus a très probablement été découvert récemment dans le Limbourg et les Fourons. De nombreux merles ont succombé au virus et quelques Chouettes lapones captives également. Mais le problème pourrait être plus répandu.

Les symptômes sont divers : problèmes de coordination, pertes d'équilibre, incapacité de voler, yeux mi-clos, anorexie, immobilité, plumage non entretenu...) et une mort subite.

Si vous trouvez des merles morts d'une manière suspecte (plusieurs oiseaux morts dans un espace restreint, oiseaux présentant les symptômes avant la mort) merci de les collecter. Manipulez les cadavres avec des gants et placez les dans des sachets en plastique.

Vous pouvez les transférer directement à la Faculté de médecine vétérinaire de l'ULg, service de pathologie (bâtiment B43, 1er étage) sans les congeler ou vers un point de collecte de la clinique vétérinaire de l'Université de Liège situé en Wallonie(voir liste sur ce lien) situé en Wallonie, prévenez le responsable que vous allez y déposer l'oiseau. N'oubliez pas d'indiquer la date et le lieu précis de la découverte du cadavre ainsi que votre nom et vos coordonnées. Si vous ne pouvez pas vous rendre dans un de ces points de collecte vous pouvez contacter le service de diagnostic concerné à la Faculté de médecine vétérinaire au 04/366.40.75 (8h30 à 18h00), une navette pourra éventuellement passer prendre la dépouille les jours ouvrables. En cas de mortalité collective (plus de 10 cadavres dans une commune), contactez le service de Pathologie Animale de l’ULg au 0475/821.155 pour organiser leur acheminement immédiat vers le laboratoire de diagnostic.

Sources : 

Communiqué de Natuurpunt

Communiqué du CERVA

Garigliany, M.-M., Marlier, D., Tenner-Racz, K., Eiden, M., Cassart, D., Gandar, F., Beer, M., Schmidt-Chanasit, J. & Desmecht, D. (2014) : Detection of Usutu virus in a Bullfinch (Pyrrhula pyrrhula) and a great spotted woodpecker (Dendrocopos major) in north-west Europe. The Veterarinary Journal, 199 : 191-193.

Action de protection des Hirondelles de fenêtre à Woluwé-Saint-Pierre

Photo : René Dumoulin

Photo : René Dumoulin

La très grosse opération en faveur des hirondelles de fenêtre de cette année à Woluwe-Saint-Pierre débouche déjà sur des résultats plus qu'appréciables.
 
En ce début d'année, 36 nids artificiels doubles ont été placés (je devrais même dire "concentrés") au cœur du quartier Ste Alix, où depuis 2010 nous avions réussi à faire revenir nicher quelques couples (1 en 2010 - 6 en 2015). Ces 72 nouveaux nids ont été placés sous les corniches de 21 maisons unifamiliales appartenant à des particuliers. Le "CD qui attire les hirondelles de fenêtre" a été distribué à la plupart des personnes ayant mis leur corniche à disposition...
 
Début avril, comme prévu, quelques premières hirondelles sont revenues pour s'installer dans les nids déjà occupés l'an passé (avenue Crockaert et avenue Van Crombrugghe). Comme attendu, celles-ci n'ont prêté aucune attention aux nids nouvellement placés. Des hirondelles supplémentaires sont arrivées d'Afrique fin avril-début mai, toujours sans témoigner plus d'intérêt pour les nouveaux nids.

Nous attendions donc avec impatience, la grosse vague de retours de la mi-mai, qui est généralement constituée de jeunes oiseaux, nés l'an passé et qui n'ayant jamais niché sont à la recherche d'un nid (ou d'un endroit où le maçonner). Début mai, nous avions donné instruction de commencer à diffuser les chants. Tout le quartier s'est soudain mis à gazouiller... Et tous les participants ont commencé à scruter le ciel.
 
Nos espoirs n'ont pas été déçus : dès les début de la semaine dernière (vers le 16-17 mai), un tas de "nouvelles" hirondelles sont apparues dans le quartier Ste Alix. Et comme espéré, elles se sont rapidement intéressées aux nouveaux nids qu'elles visitent depuis lors abondamment. Leur nombre est véritablement impressionnant. Le soir et la matin (quand la météo est clémente) le ciel est rempli d'hirondelles. Cela fait certainement plus de 30 ans qu'il n'y a pas eu autant d'hirondelles à Ste Alix !
Et sans surprise, elles se cantonnent de préférence près des maisons dont les propriétaires ou locataires diffusent le "tube de l'été".

Chaque jour, des messages me parviennent d'habitants émerveillés par le spectacle que constitue les ballet aérien des hirondelles au-dessus de leurs toits. Tous les nids ne seront évidemment pas occupés et il est encore bien trop tôt pour estimer le nombre de couples qui nicheront effectivement cette année. Mais c'est déjà un grand succès, tant auprès des hirondelles que des habitants du quartier.
 
Pour rappel, cette opération est une initiative du GT Hirondelles d'Aves Natagora en collaboration avec plusieurs partenaires locaux :

- La commune de Woluwe Saint Pierre - Echevinat de l'Environnement et services techniques (pose des nids et financement partiel)
- Natura Woluwe, association locale présidée par Edgar Kesteloot (financement partiel)
- Le comité de quartier durable Joli Bois "Prenons le temps" (ancrage local et information des habitants)
- La coopérative CERA (important soutien financier)
- 21 familles du quartier (mise à disposition de leur corniche)

Premiers résultats des carrés échantillons pour l'Atlas Européen

Le projet d'échantillonnage des carrés d'un km² en Wallonie court depuis 2015 dans le cadre du projet d'Atlas des Oiseaux nicheurs Européens (EBBA2). Il consiste à reprendre la grille de carrés d'un kilomètre de côté parcourus durant l'Atlas des Oiseaux Nicheurs de Wallonie entre 2001 et 2007. Le but de cet échantillonnage est multiple : fournir des listes d'espèces "chronométrées" dans le cadre de l'EBBA2 pour des modélisations de répartition des espèces, comparer l'évolution des populations en Wallonie depuis la période de l'Atlas et surtout faire (re)découvrir aux ornithologues les oiseaux près de chez eux. La méthode est simple : l'observateur passe deux fois une heure dans le carré et note tous les oiseaux contactés dans le carré. Il encode ensuite ses données via observations.be sous forme de liste. Toutes les informations sur le projet et les carrés libres se trouvent sur notre site web.

Plus de 900 carrés sont déjà pris en charge par 130 observateurs. Il reste encore des carrés disponibles pour arriver à 1.600 carrés, notre objectif.

Plus de 900 carrés sont déjà pris en charge par 130 observateurs. Il reste encore des carrés disponibles pour arriver à 1.600 carrés, notre objectif.

Les premiers résultats après les passages de 2015 et les premiers passages de 2016 sont présentés succinctement ci-dessous. Ce sont évidemment des résultats partiels et les premières comparaisons ne sont pas encore très significatives. 

A la mi-mai, 377 carrés avaient au moins une liste d'espèces encodée, 136 espèce ont été notées. Si on compare les 333 carrés communs aux deux recensements, le nombre moyen d'espèces par carré est de 25 (max 44) contre 33,3 (max 58) pour le précédent atlas. 

Nombre de carrés occupés en 2015-2016 par rapport à 2001-2007 pour les 333 carrés échantillonnés les deux fois. Liste des 15 espèces les plus répandues et des meilleures progressions.

Nombre de carrés occupés en 2015-2016 par rapport à 2001-2007 pour les 333 carrés échantillonnés les deux fois. Liste des 15 espèces les plus répandues et des meilleures progressions.

Liste des 14 espèces les plus nombreuses lors des échantillonnages sur les 333 carrés recensés en 2015-2016 et 2001-2007 et les meilleures progressions. Le nombre d'individus correspond à la somme des maxima d'individus par carré.

Liste des 14 espèces les plus nombreuses lors des échantillonnages sur les 333 carrés recensés en 2015-2016 et 2001-2007 et les meilleures progressions. Le nombre d'individus correspond à la somme des maxima d'individus par carré.

A première vue, les différences sont assez importantes entre 2001-2007 et 2015-2016. Cependant, la plupart des carrés n'ont encore été visités qu'une seule fois cette période. Il y a donc certaines espèces qui ne sont pas encore détectées et les jeunes n'étaient pas encore sortis des nids. La suite nous permettra d'affiner ces chiffres dès que les encodages seront terminés.

Les bonnes nouvelles semblent venir du Rougequeue à front blanc qui, même s'il est présent sur relativement peu de carrés, est déjà deux fois plus nombreux et plus répandu qu'il y a dix ans. La progression du Choucas et des espèces exotiques est aussi à épingler et à suivre.

Photos : Magalie Thomas-Millan, René Dumoulin, Robert Hendrick, Antoine Derouaux.

Nous remercions les 130 participants à ce projet qui ont pris en charge 1 à 82 carrés. Si vous désirez participer aussi, n'hésitez pas à nous contacter.