Résultats des comptages d’Hirondelles de fenêtre à Namur en 2021.

Photo : Robin Gailly

Notre section Aves Namur est active depuis de nombreuses années dans le recensement des Hirondelles de fenêtre Delichon urbicum nichant à Namur. De nombreux observateurs parcourent régulièrement les rues de la ville pour y dénombrer les nids dans les colonies.

Le recensement de 2021 vient compléter la série de comptages entamée en 1990 (1982 dans la “Corbeille”) et permet de visualiser l’évolution des populations dans les 16 km² de l’entité. Avec des résultats précis, il est aussi possible de comparer l’abondance de nids dans les anciennes communes.

Malgré un déclin important du nombre de nids et de colonies depuis 1990, de nouvelles tendances positives sont observées à certains endroits. Cela montre que des actions de sensibilisation et de protection directe (pose de nichoirs) permettent parfois d’inverser les tendances. Pour ce volet, Aves Namur peut aussi compter sur le dynamisme des volontaires de la Régionale Natagora Cœur de Wallonie.

Les résultats :

L’ensemble des résultats est disponible dans le rapport en cliquant sur ce lien.

Globalement, nous retenons que la situation en 2021 (871 nids) est toujours nettement inférieure à ce qui était observé en 1990 (1.600 nids). Mais qu’une amélioration globale semble se marquer depuis 2016 (756 nids, année du record minimum). Le nombre de colonies a également augmenté ces cinq dernières années.

Nombre de nids d’Hirondelles de fenêtre à Namur, selon le type d’habitat.

Ce sont surtout les nids dans les milieux urbains qui ont augmenté. La “Corbeille” compte en 2021 82 nids en 18 colonies, bien mieux que les 13 nids en 8 colonies de 2016 ! Mais le déclin continue à Jambes.

Localisation des colonies d’Hirondelles de fenêtre à Namur en 2016 (comptages Aves-Namur)

Localisation des colonies d’Hirondelles de fenêtre à Namur en 2021 (comptages Aves-Namur)

Conclusions :

Ces résultats sont encourageants, malgré le déclin à long terme un changement de tendance semble s’amorcer. Les actions de communication, de sensibilisation et de conservation menées de concert par la section Aves Namur et la Régionale Natagora Cœur de Wallonie portent leurs fruits. De quoi motiver les participants à la prochaine enquête ! Nous remercions d’ailleurs les observateurs qui ont cherché les nids d’hirondelles dans les différentes entités namuroises. Leurs noms se trouvent dans le rapport complet. Sans oublier tous ceux qui les protègent en plaçant des nids et en contactant les propriétaires de bâtiments occupés par des nids.

Photo : Thierry Gridlet

Le Grand Cormoran en Wallonie et à Bruxelles: saison 2021-2022

Depuis 30 ans, le Grand Cormoran est suivi de près par des dizaines d’ornithologues en Wallonie et à Bruxelles, coordonnés par Aves. Deux fois par hiver, tous les dortoirs nocturnes sont recensés simultanément. Couplé aux résultats des recensements d'oiseaux d'eau, ce suivi permet de comprendre comment le cormoran s'est adapté à nos milieux humides. Et comment les variations de son effectif reflètent les changements du milieu naturel, aussi sous la surface de nos eaux tranquilles.

Vous voulez en savoir plus ?

Regardez ce Webinaire d’environ une heure qui explique tout cela en détail. Cet exposé a été présenté le 19 novembre 2020 dans le cadre des “Webinaires du Département Études” de Natagora.

Le dortoir de cormoran de l’étang du Fraity (Roly). Photo: O. Colinet

Pour poursuivre ce suivi, nous avons besoin de vous ! La détection des nouveaux dortoirs du Grand Cormoran partout en Wallonie et à Bruxelles est toujours utile, car certains sont abandonnés et d’autres apparaissent.

Comment reconnaitre un dortoir ? Il s’agit d’un site où les Grands Cormorans se rassemblent pour passer la nuit, surtout en automne et en hiver. Il faut s’assurer que les cormorans y sont toujours présents en fin d’après-midi ! Certains sites ne sont en effet utilisés qu’en journée (“reposoir”) et les cormorans les quittent pour rejoindre le vrai dortoir. Les dortoirs sont toujours des arbres en bordure d’eau libre (rives d’un étang, arbres en bord de rivière…), avec un dérangement limité (le dortoir idéal est sur une île). Souvent, les arbres sont blanchis de fientes. Les dortoirs le long de Lesse, de l’Ourthe et de la Semois sont particulièrement utiles à rechercher, car ils y sont très mobiles… Tous les détails et les instructions sont décrits dans ce document téléchargeable ici. La date des comptages coordonnés pour cet hiver sont le samedi 13 novembre 2021 et le 15 janvier 2022.

Pour encoder un dortoir sur Observations.be, même pour une autre espèce et à n’importe quelle date, voici comment faire (sur le formulaire d’encodage):

Bonnes observations automnales et hivernales !

Big Day 2021 : les résultats

Un Big Day en ornithologie consiste à observer le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux différentes en un temps donné dans une zone délimitée. Ce genre de compétition, souvent juste pour l’honneur, est assez populaire auprès des ornithologues dans de nombreux pays. C’est l’occasion de (re)découvrir les richesses près de chez soi, souvent en compagnie d’autres amis ornithologues. Certains ce lancent même dans des compétitions plus longue comme le Big Year

Bondrée apivore et Faucon hobereau font partie des espèces à chercher lors d’un Big Day. Photo : Olivier Colinet

Bondrée apivore et Faucon hobereau font partie des espèces à chercher lors d’un Big Day. Photo : Olivier Colinet

Ce 16 mai, 13 équipes ont pris part au Big Day organisé en Wallonie et à Bruxelles par Aves. Pour ce Big Day, les observations devaient être réalisées entre 5 h 30 et 21 h 30 (entre le lever et le coucher du soleil) dans un rayon de 20 km autour du point de départ choisi par les participant(e)s. Différentes catégories ont été définies , selon les moyens de transport utilisés : vélo, marche à pied, transports en commun, voiture et il était possible aussi d’observer depuis un point fixe (Big Sit).

Zones parcourues par les 13 équipes lors du Big Day le 16 mai 2021

Zones parcourues par les 13 équipes lors du Big Day le 16 mai 2021

Des températures trop fraîches pour la saison et de fréquentes averses ont rendu les prospections compliquées. Certaines équipes ayant même dû abréger leurs recherches.

Durant cette journée, 145 espèces et un hybride ont été contactés par les 21 participants et participantes. Bien que la météo maussade ne semblait pas favorable à la détection de migrateurs actifs, une Sterne capsienne a été observée par 2 équipes à Virelles. Cet oiseau a probablement été obligé de descendre suites à une averse digne d'une mousson indienne. L’autre rareté découverte à cette occasion, un Garrot d’Islande (probablement échappé de captivé), a été observé au Grand large de Péronnes. Le Pouillot ibérique précédemment découvert était encore présent ainsi que l’hybride de Pouillot véloce-fitis à Familleureux.

Plusieurs migrateurs, principalement des limicoles, ont été observés en halte (Huîtrier pie, Chevalier aboyeur, Bécasseaux maubèche, sanderling et variable,…). A noter l’absence du Tarier des prés. Plus inquiétant, la rareté confirmée du Moineau friquet, de la Mésange boréale et du Bruant proyer qui n’ont été contactés que par une seule équipe.

Le « Big Day » en quelques chiffres

  • 139 : le nombre d’espèces contactées

  • 109 : le nombre maximum d’espèces contactées par une équipe (zone des marais d’Harchies)

  • 57 : le nombre d’espèces observées en Région Bruxelles-Capitale

  • 18 : le nombre d’espèces observées ou entendues par une seule équipe, soit 12 % du total. Ce sont surtout des espèces localisées et/ou rare comme le Pouillot ibérique, le Garrot d’Islande, le Bihoreau gris et la Rousserolle turdoïde mais également le Moineau friquet et le Bruant proyer.

  • 6 : le nombre d’espèces introduites et/ou échappées observées, soit la Bernache du Canada, L’Ouette d’Egypte, le Faisan de colchide, le Pigeon biset domestique, la Perruche à collier et la Conure veuve. En attendant le statut du Garrot d’Islande.

  • 6 : le nombre d’équipes à pieds ou à vélo

Les résultats globaux par équipe sont disponible sur ce lien.

L’équipe 2, heureuse d’avoir trouvé une Sterne caspienne à Virelles (photo Alain Paquet)

L’équipe 2, heureuse d’avoir trouvé une Sterne caspienne à Virelles (photo Alain Paquet)

Cette activité aura encore lieu dans les prochaines années, vous pouvez déjà préparer votre parcours pour 2022 !