Nos projets de recherche

Le Tarier des prés à la loupe

Dans le cadre de sa série AgriNature, le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement vient de publier un numéro consacré au Tarier des prés. Les auteurs de cette monographie sont Gerhard Ruter (Aves-OstKantone), Jean-Paul Jacob (Aves, pôle ornithologique de Natagora) et Sébastien Demeter (UCLouvain).

Tarier des prés mâle. Photo : René Dumoulin

Jadis commun en Wallonie, le Tarier des prés est maintenant l’un des passereaux nicheurs les plus rares de la Région. L’intensification de l’agriculture (fauches multiples et hâtives, conversion des prairies permanentes en cultures) et l’extension de l’urbanisme ont entraîné une rapide diminution des effectifs et une forte contraction de l’aire de répartition.

Actuellement concentrées au camp militaire d’Elsenborn et à quelques réserves naturelles des cantons de l’est, les 170 à 220 derniers couples sont particulièrement bien suivis et font l’objet de mesures de protection. Cela demande une collaboration entre les naturalistes, le DNF, l’armée belge et les agriculteurs.

De ces expériences est paru le dixième numéro de la collection “Agrinature”, entièrement consacré à cette espèce. À la fois descriptif et technique, ce volume présente aux agriculteurs et au public les résultats des expériences de gestion favorables à l’espèce.

Il est possible de commander la brochure au SPW via ce lien. Elle est également disponible, gratuitement au format PDF , comme tous les autres volumes d’AgriNature.

La publication est également disponible en allemand : Das Braunkelchen (Saxicola rubetra) zwischen Natur und Landwirtschaft (Reihe Agrinature n°10), Offenlicher Dienst der Wallonie Landwirtschaft, Naturschätze und Umwelt.

Le Grand Cormoran en Wallonie et à Bruxelles: saison 2021-2022

Depuis 30 ans, le Grand Cormoran est suivi de près par des dizaines d’ornithologues en Wallonie et à Bruxelles, coordonnés par Aves. Deux fois par hiver, tous les dortoirs nocturnes sont recensés simultanément. Couplé aux résultats des recensements d'oiseaux d'eau, ce suivi permet de comprendre comment le cormoran s'est adapté à nos milieux humides. Et comment les variations de son effectif reflètent les changements du milieu naturel, aussi sous la surface de nos eaux tranquilles.

Vous voulez en savoir plus ?

Regardez ce Webinaire d’environ une heure qui explique tout cela en détail. Cet exposé a été présenté le 19 novembre 2020 dans le cadre des “Webinaires du Département Études” de Natagora.

Le dortoir de cormoran de l’étang du Fraity (Roly). Photo: O. Colinet

Pour poursuivre ce suivi, nous avons besoin de vous ! La détection des nouveaux dortoirs du Grand Cormoran partout en Wallonie et à Bruxelles est toujours utile, car certains sont abandonnés et d’autres apparaissent.

Comment reconnaitre un dortoir ? Il s’agit d’un site où les Grands Cormorans se rassemblent pour passer la nuit, surtout en automne et en hiver. Il faut s’assurer que les cormorans y sont toujours présents en fin d’après-midi ! Certains sites ne sont en effet utilisés qu’en journée (“reposoir”) et les cormorans les quittent pour rejoindre le vrai dortoir. Les dortoirs sont toujours des arbres en bordure d’eau libre (rives d’un étang, arbres en bord de rivière…), avec un dérangement limité (le dortoir idéal est sur une île). Souvent, les arbres sont blanchis de fientes. Les dortoirs le long de Lesse, de l’Ourthe et de la Semois sont particulièrement utiles à rechercher, car ils y sont très mobiles… Tous les détails et les instructions sont décrits dans ce document téléchargeable ici. La date des comptages coordonnés pour cet hiver sont le samedi 13 novembre 2021 et le 15 janvier 2022.

Pour encoder un dortoir sur Observations.be, même pour une autre espèce et à n’importe quelle date, voici comment faire (sur le formulaire d’encodage):

Bonnes observations automnales et hivernales !

Le suivi des oiseaux communs en Wallonie (SOCWAL) de 1990 à 2020

L’un des principaux projets d’Aves, pôle ornithologique de Natagora, est le suivi de oiseaux communs. Depuis 1990 en Wallonie et depuis 1992 à Bruxelles, des dizaines d’ornithologues participent aux “points d’écoute”. Ces programmes de suivi sont financés par les pouvoirs publics régionaux en charge de la conservation de la nature. Les données sont utilisées pour de nombreuses études régionales et internationales (après intégration dans le système européen PECBMS) qui aboutissent régulièrement à des actions de conservation d’une espèce (État de l’Environnement Wallon, Plan d’Action pour la Tourterelle des bois en Europe, Liste Rouge des espèces en Wallonie, Rapport Planète Vivante du WWF…).

Ces observations sont ensuite compilées dans notre banque de données ornithologiques puis analysées grâce à différents programmes statistiques qui permettent de connaître l’évolution des populations de chaque espèce sous forme d’indices annuels. La méthodologie peut être consultée dans l’article publié dans la Revue Aves en 2018.

Nous vous présentons ici quelques résultats pour la Wallonie, issus du rapport annuel qui fait la synthèse des observations de 1990 à 2020. Vous pouvez télécharger ce rapport (format PDF, 39Mo) via ce lien ou en cliquant sur l’image ci-dessus.

Globalement, les populations de 90 espèces d’oiseaux nicheurs répandus déclinent en Wallonie. Depuis 1990, l’indice global moyen a diminué de 0,9%, cela semble s’accélérer ces 10 dernières années (-1,4%).

Toutes les espèces en Wallonie_GRAPH.jpg

Cette tendance globale est une moyenne des tendances spécifiques. Il y a évidemment des espèces dont les populations diminuent, d’autres sont stables et certaines espèces voient leurs effectifs augmenter depuis 1990. Le tableau ci-dessous montre le nombre d’espèces selon leur tendance en fonction des habitats préférentiels.

tableau_espèces_socwal_1990-2020.jpg

Les indices spécifiques sont à voir dans le rapport.

La force de ce projet est de récolter annuellement les observations de manière standardisée depuis 1990. Le suivi sur le long terme est donc important. Si vous avez participé au projet, même il y a dix ans ou plus, vous pouvez toujours “reprendre” votre parcours. Cela permettra d’affiner les modèles statistiques utilisés pour générer les indices. Mais cela vous permettra surtout de sortir sur le terrain et de comparer l’avifaune passée à celle d’aujourd’hui !

Nous cherchons aussi de nouveaux observateurs, surtout en Ardenne, mais aussi partout en Wallonie.

Contactez-nous pour toute proposition de participation.

Merci à tous les observateurs de ce projet.