Le Milan royal et la Huppe fasciée ont à nouveau niché avec succès en Flandre en 2017, pour la première fois depuis des décennies.
Le Milan royal a toujours été un nicheur sporadique en Flandre. Depuis un cas réussi en 1977, il fallut attendre 1998, 2000, 2014, 2016 pour voir de nouvelles tentatives. Le couple qui s’est installé dans une haute peupleraie de la ceinture forestière du Zuidlede à Moerbeke (Flandre orientale) a élevé un jeune (Everaert, 2018 – « De Rode Wouw broedt in Oost-Vlaanderen. Eerste geslaagd broedgeval in meer dan 50 jaar » Natuur.Oriolus 84 : 24-26). Celui-ci s’est envolé le 24 juillet. L’évolution notée en Flandre est assez semblable à celle observée aux Pays-Bas et est à relier à la progression des populations de Rhénanie-Westphalie (Allemagne) et de Wallonie. En particulier, la bonne santé de la population d’Ardenne explique l’expansion de l’espèce vers l’ouest de la Wallonie et les régions voisines. Ainsi aux Pays-Bas, un couple a niché en 2010 après une longue éclipse de l’espèce. Depuis, l’effectif est passé à 3 couples en 2014 et 10-15 couples en 2017 (van Rijn, 2018 – « Opmars van broedende Rode Wouwen Milvus milvus in Nederland, Limosa in prep.) ! On peut espérer que l’installation se confirme en Flandre dans les années à venir.
Pour sa part, la Huppe fasciée ne s’était plus reproduite en Flandre depuis 1981. Un couple a élevé trois jeunes durant l’été 2017 à Weelde (Anvers). Dans une situation assez insolite, le nid était placé près du sol dans un tas de bois de chauffage, tout près d’une maison d’un centre de vacances … (Verdonkt D. & Driessens G., 2018 – « Geslaagd broedgeval van Hop bij Weelde (A) in 2017 » Natuur.Oriolus 84 : 21-23). Même s’il y a aussi eu une nidification récente au Limbourg néerlandais et un cantonnement occasionnel à La Panne en 2013, le redéveloppement d’une population nicheuse semble assez peu probable, au moins à court terme. La situation est analogue en Wallonie où quelques cantonnements ont été enregistrés ces dernières années (notamment en 2013), après l’échec d’une nidification en 2009 dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ce cas était le premier trente ans après l’extinction de la population régionale (Jacob et al., 2010 - Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie). L’espoir réside dans l’éventuelle poursuite de la tendance à la hausse notée en France depuis les années 2000 (Issa & Muller 2015 - Atlas des oiseaux nicheurs de France).