revue AVES

La Revue Aves 58/3 est parue

Vous trouverez ci-dessous l’éditorial de la Revue Aves 58/3 consacrée au rapport de la BRBC et aux Dénombrements Hivernaux des Oiseaux d’eau. Vous pouvez vous abonner à notre revue via ce lien.

"Avec l’ignorance des noms disparaît la connaissance des choses. " Cet adage repris par Linné dans sa Philosophia Botanica résonne pour nous comme un credo : lorsqu'il ne s'agit pas d'une finalité, nommer constitue la première étape de toute démarche ornithologique. Il n'est pas surprenant dès lors que la stabilité apparaisse comme un objectif central pour la taxonomie. Cette stabilité passe aujourd'hui par l'utilisation de listes de références, dont deux sont bien connues des ornithologues belges : celles de l'IOC International Ornithological Congress, suivie par Observations.be et le BRBC, Belgian Rare Birds Committee) et de HBW/BirdLife (issue de la série des Handbook of the Birds of the World, suivie par la Liste Rouge par exemple). Mais comment expliquer l'absence de consensus ? Il nous faut pour cela comprendre les éléments de subjectivité, dans les concepts comme dans la méthode, et d'incertitude présents dans l'élaboration d'une classification.

La publication des théories sur l'évolution de Darwin et Wallace donne une nouvelle dimension à la classification : le temps. Nommer et classer se transforme en un travail d'enquête qui vise à dessiner l'arbre généalogique du vivant. Cette dimension temporelle donne du sens à la classification et justifie la complexité de la démarche : les phénomènes de spéciation s'inscrivant dans une échelle de temps long, une coupe transversale dans notre arbre ne produira pas toujours des entités discrètes. Ce flou relatif autour d'un embranchement introduira un certain niveau de subjectivité dans notre conception même de l’espèce.

Une fois ce choix conceptuel opéré, les taxonomistes ont à leur disposition une série de méthodes pour tenter de comprendre si des populations suivent bien des trajectoires évolutives indépendantes. Si certains de ces outils, génétiques notamment, sont peu accessibles aux ornithologues de terrain, d'autres (e.a. analyses sonores, morphologiques, comportementales ou écologiques) restent à notre portée. Mais le poids que l’on confère à ces résultats amène un niveau supplémentaire de subjectivité.

Indépendamment des choix opérés par les différentes listes, leur exactitude dépendra toujours du niveau de connaissance de l'avifaune à un moment donné. Il reste, même dans nos régions, des lacunes importantes dans notre compréhension des relations évolutives entre les différentes espèces. La description de la Fauvette passerinette Curruca iberiae désormais séparée de ses cousines orientales ne date ainsi que de 2013 !

Les noms vernaculaires, quant à eux, ne répondent pas aux mêmes lois que les noms scientifiques et sont ainsi soumis aux questionnements de notre époque. Le mouvement Bird Names for Birds qui milite pour l'abandon des éponymes offre par exemple une réflexion pertinente sur l’histoire de l’ornithologie.

Les fluctuations taxonomiques, loin d’être des facéties d’ornithologues de salon, sont le reflet d’une culture ornithologique dynamique, de notre connaissance du vivant et de sa complexité. Si au sein de ce bulletin, un même canard porte deux noms, réjouissons-nous-en !

Olivier Dupont,

membre du comité de lecture Aves et membre du staff Natagora

Vous trouverez sur ce lien toutes les publications de la Revue Aves depuis ses débuts en 1964 !

Comment a-t-on suivi la première nidification wallonne d'un des oiseaux les plus discrets d'Europe ?

… c’est que que vous allez découvrir dans le dernier numéro de notre revue Aves, qui vient de paraître !

Nous publions des travaux originaux dans tous les domaines de l'ornithologie, spécialement dans le cadre géographique belge, en particulier de la Wallonie et de Bruxelles. La revue présente aussi des rubriques d'information, des échos de recherches et des recensions de livres. Les articles de plus de 50 ans de publication sont disponibles gratuitement sur le site Internet d’Aves, pôle ornithologique de Natagora.

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Au menu du numéro 57/3 (2020), avec en couverture cet oiseau si discret: la Marouette de Baillon !

> Un très chouette article richement documenté sur les premiers cas de nidification de la Marouette de Baillon en Wallonie. Un tout grand bravo aux découvreurs qui ont suivi, sans les déranger, les deux couples venus se reproduire aux marais d'Harchies. Comment distinguer les adultes grâce au plumage? A quoi ressemblent les différents cris de cette espèce mystérieuse? Quels outils mettre en place pour voir et entendre sans être vu? Tout y est détaillé.

> Le rapport annuel de la Commission d'Homologation (Belgian Rarity Birds Committee) présentant les oiseaux rares observés en Belgique en 2019. Celui-ci mentionne notamment l'observation de trois nouveaux taxons pour la faune belge: la Pie-grièche brune des Philippines, le Traquet de Seebohm et la Calliope sibérienne.

> Le traditionnel feed-back sur les recensements hivernaux des oiseaux d'eau en 2019-2020.

> Un point sur les épizooties à Bruxelles dans la rubrique du Carnet ornitho. Pour rappel, cette rubrique est ouverte à toutes vos observations insolites de comportements peu connus des ornithos.

Vous souhaitant une très belle lecture !

Pourquoi ne pas publier votre recherche en ornithologie dans la Revue Aves ? Consultez les instructions aux auteurs et contactez-nous.

La revue AVES vient de paraître : un numéro spécial migration (éditorial) !

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Beaucoup d’entre nous ont des souvenirs lumineux de grandes journées de migration, où la quantité d’oiseaux qui défilent dans nos cieux impressionne autant que leur diversité… De nombreux passionnés attendent le spectacle annuel du ballet des espèces en transhumance. Avant même que la saison de reproduction soit totalement terminée, dès le cœur de l’été, les migrateurs les plus hâtifs font route vers le sud. Peu à peu, avec l’automne, les vols deviennent de plus en plus visibles et les espèces se succèdent, au moins jusqu’en novembre, où les énormes groupes des Pigeons ramiers et les passages concentrés des Grues cendrées constituent un véritable cadeau pour les yeux avant le calme relatif de l’hiver.

Pour spectaculaire qu’elle soit, la migration automnale n’est pas un phénomène qui s’observe aisément par tout un chacun. Il n’est pas si simple d’identifier les oiseaux qui passent en trombe vers leurs quartiers d’hiver. Les plumages ne peuvent que rarement être détaillés et il faut se fier à des critères spécifiques : allure en vol, silhouette, cris de contact... C’est pour faciliter l’accès du plus grand nombre à ce spectacle éternellement renouvelé que nous avons décidé de publier le numéro double exceptionnel que vous tenez entre les mains, différent des volumes habituels à plusieurs égards.

Il s’agit de l’aboutissement d’un projet de longue haleine, né d’une heureuse initiative de quatre ornithos passionnés d’observation de la migration. Les auteurs de ce numéro spécial observent le passage automnal depuis des années, postés sur les collines hennuyères, les cols pyrénéens ou les crêtes ardennaises. Ils ont voulu rassembler l’expérience acquise sur le terrain pour en faire profiter le plus grand nombre.

Ainsi, le contenu traditionnel d’articles présentant des résultats originaux fait place à un guide d’identification spécialisé sur les oiseaux observables en migration active, dans nos régions.

Il offre aussi une restitution des suivis déjà menés en Wallonie par les passionnés de migration. Vous trouverez ainsi des graphes et des indications basés sur les séances de migration encodées dans le portail trektellen.org, qui permettront de connaître, pour chaque espèce, la période préférentielle de passage, les effectifs observés et leur fréquence.

Devant la masse d’informations à traiter, il a fallu faire des choix : ce numéro spécial se focalise sur les espèces visibles chez nous en migration active diurne, pendant la période postnuptiale, la plus spectaculaire dans nos régions.

Le Comité de la revue Aves tient à remercier toutes les personnes impliquées dans ce travail : les observateurs encodant leurs données de suivis migratoires, les photographes, les relecteurs et bien entendu notre quatuor « de choc » sans lequel ce volume n’existerait pas !

Bonne lecture et surtout… excellentes observations !

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