Rendez possible les comptages hivernaux des oiseaux d'eau ... au Rwanda !

Ce qui m’a toujours semblé particulièrement enthousiasmant avec les Dénombrements Hivernaux des Oiseaux d’Eau, c’est qu’il s’agit de l’opération de suivi des oiseaux la plus universelle. Partout, au même moment, des milliers d’ornithologues, amateurs ou pros, sortent leurs jumelles et comptent canards, limicoles et compagnie sur toutes les zones humides de la planète. Il n’y a qu’à voir la panoplie des logos des associations qui coordonnent ces comptages pour s’en convaincre.

Chez nous, ce comptage mené depuis près de 60 ans permet de suivre en détail l’évolution des populations hivernantes, de vérifier comment évolue la capacité d’accueil de nos étangs et rivières. Globalement, grâce à la consolidation de tous ces comptages, Wetlands International, l’ONG internationale qui chapeaute le tout, peut fournir des estimations d’effectifs et des tendances de population pour de nombreuses espèces d’oiseau d’eau. Pour s’assurer qu’un maximum de zones humides partout dans le monde soit couvert, Wetlands encourage la solidarité entre organisations. Aves, pôle ornithologique de Natagora, a ainsi été sollicité pour aider nos collègues du Rwanda à pouvoir mener à bien les recensements cet hiver. C’est pourquoi, à notre tour, nous encourageons votre générosité d’une manière un peu inhabituelle pour Natagora.

Le Canard à bec jaune, une espèce dont la population est-africaine est estimée à 20 à 60.000 individus mais dont la tendance des populations est indéterminée (photo Claudien Nsabagasani)

Le Canard à bec jaune, une espèce dont la population est africaine est estimée à 20 à 60.000 individus, mais dont la tendance des populations est indéterminée (photo Claudien Nsabagasani)

Vous qui admirez les oiseaux sur nos plans d’eau, et qui vous sentez concernés par la conservation des zones humides en dehors de l’Europe, pourquoi ne pas aider directement les ornithologues rwandais à réaliser ces comptages ? Ce don exceptionnel sera directement utilisé pour organiser ces inventaires et promouvoir les sciences participatives sur place. Nous devrions pour cela rassembler la somme de 2.500 €, qui permettrait d’organiser des formations, de prêter le matériel et surtout de financer les déplacements des équipes depuis les différentes villes du Rwanda vers les différentes zones humides prospectées.

Voici ce que nous écrit Claudien Nsabagasani, le coordinateur de ces comptages à Kigali:

Les marais de Rugezi, au nord du Rwanda, seront inventoriés par cette opération.

Les marais de Rugezi, au nord du Rwanda, seront inventoriés par cette opération.

Le dernier comptage des oiseaux d’eau au Rwanda remonte à 2016. Cette année, grâce au soutien d’Aves-Natagora, nous souhaitons revitaliser le comptage sur six sites de grandes importances pour la biodiversité (classés Ramsar ou Important Bird Areas). Avec ces inventaires, nous souhaitons relancer sur le long terme le monitoring des zones humides et de leurs oiseaux dans notre pays. Nous collecterons aussi des données sur les habitats et les problèmes de conservation rencontrés. Les recenseurs seront formés et les données récoltées alimenteront les différents portails de données (GBIF, BirdLife, Wetlands…). Les informations récoltées permettront d’orienter les mesures de conservation de la biodiversité, dans le cadre des différentes conventions internationales (AEWA, Ramsar, CBD…) avec le Gouvernement du Rwanda.

Les comptages seront menés en janvier-février 2021 en ligne avec les comptages internationaux des oiseaux d’eau (African-Eurasian Waterbird Census). Ces comptages seront menés depuis les rives, mais aussi à partir de bateaux ou de canoés quand le milieu le nécessite. Les informations standardisées relatives aux pressions et aux menaces sur les Important Bird Areas seront aussi collectées par la même occasion.

Les comptages 2021 des oiseaux d’eau au Rwanda seront financés avec la contribution d’Aves-Natagora, coordonnés par Birding and Educational Tours en collaboration avec différentes institutions académiques (CoEB), des agences gouvernementales (REMA, RDB et a ville de Kigali) et les associations basées au Rwanda (RWCA, ARCOS, Nature Rwanda, WCS, IUCN).

Cette année, nous ne pouvons pas voyager à cause de la pandémie… Cette solidarité entre ornithologues est un peu une manière indirecte de le faire, car nous vous tiendrons bien sûr informés des résultats de cette opération !

Voici le lien vers la page spécifique pour faire un don pour ce projet. N’oubliez pas que jusqu’à la fin de cette année, les dons de 40€ ou plus sont déductibles à 60% (au lieu de 45% habituellement) !

Un tout grand merci d’avance et bonnes fêtes de fin d’année… autant que faire se peut !

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Comment a-t-on suivi la première nidification wallonne d'un des oiseaux les plus discrets d'Europe ?

… c’est que que vous allez découvrir dans le dernier numéro de notre revue Aves, qui vient de paraître !

Nous publions des travaux originaux dans tous les domaines de l'ornithologie, spécialement dans le cadre géographique belge, en particulier de la Wallonie et de Bruxelles. La revue présente aussi des rubriques d'information, des échos de recherches et des recensions de livres. Les articles de plus de 50 ans de publication sont disponibles gratuitement sur le site Internet d’Aves, pôle ornithologique de Natagora.

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Au menu du numéro 57/3 (2020), avec en couverture cet oiseau si discret: la Marouette de Baillon !

> Un très chouette article richement documenté sur les premiers cas de nidification de la Marouette de Baillon en Wallonie. Un tout grand bravo aux découvreurs qui ont suivi, sans les déranger, les deux couples venus se reproduire aux marais d'Harchies. Comment distinguer les adultes grâce au plumage? A quoi ressemblent les différents cris de cette espèce mystérieuse? Quels outils mettre en place pour voir et entendre sans être vu? Tout y est détaillé.

> Le rapport annuel de la Commission d'Homologation (Belgian Rarity Birds Committee) présentant les oiseaux rares observés en Belgique en 2019. Celui-ci mentionne notamment l'observation de trois nouveaux taxons pour la faune belge: la Pie-grièche brune des Philippines, le Traquet de Seebohm et la Calliope sibérienne.

> Le traditionnel feed-back sur les recensements hivernaux des oiseaux d'eau en 2019-2020.

> Un point sur les épizooties à Bruxelles dans la rubrique du Carnet ornitho. Pour rappel, cette rubrique est ouverte à toutes vos observations insolites de comportements peu connus des ornithos.

Vous souhaitant une très belle lecture !

Pourquoi ne pas publier votre recherche en ornithologie dans la Revue Aves ? Consultez les instructions aux auteurs et contactez-nous.

L'hivernage du Grand Cormoran en Wallonie et à Bruxelles

Le Grand Cormoran n'est peut-être pas l'oiseau qui fait le plus rêver les ornithologues.

Et pourtant, c'est une espèce fantastique qui, au milieu des turpitudes de notre environnement, semble tirer son épingle du jeu.

Depuis 30 ans, c'est un hivernant régulier en Wallonie et à Bruxelles et ses effectifs sont suivis de près par des dizaines de volontaires, coordonnés par Aves. Deux fois par hiver, tous les dortoirs nocturnes sont recensés simultanément. Couplé aux résultats des recensements d'oiseaux d'eau, ce suivi permet de comprendre comment le cormoran s'est adapté à nos milieux humides. Et comment les variations de son effectif reflètent les changements du milieu naturel, aussi sous la surface de nos eaux tranquilles.

Vous voulez en savoir plus ? Découvrir ce que l’on sait de l’évolution de l’espèce en lien avec l’écosystème Meuse ? L’effet des dérogations permettant le tir de cet oiseau parfois considéré comme “indésirable” ?

Regardez ce Webinaire d’environ une heure qui explique tout cela en détail. Cet exposé a été présenté le 19 novembre 2020 dans le cadre des “Webinaires du Département Études” de Natagora.

Le dortoir de cormoran de l’étang du Fraity (Roly). Photo: O. Colinet

Le dortoir de cormoran de l’étang du Fraity (Roly). Photo: O. Colinet

Pour poursuivre ce suivi, nous avons besoin de vous ! La détection des nouveaux dortoirs du Grand Cormoran partout en Wallonie et à Bruxelles est toujours utile, car certains sont abandonnés et d’autres apparaissent.

Comment reconnaitre un dortoir ? Il s’agit d’un site où les Grands Cormorans se rassemblent pour passer la nuit, surtout en automne et en hiver. Il faut s’assurer que les cormorans y sont toujours présents en fin d’après-midi ! Certains sites ne sont en effet utilisés qu’en journée (“reposoir”) et les cormorans les quittent pour rejoindre le vrai dortoir. Les dortoirs sont toujours des arbres en bordure d’eau libre (rives d’un étang, arbres en bord de rivière…), avec un dérangement limité (le dortoir idéal est sur une île). Souvent, les arbres sont blanchis de fientes. Les dortoirs le long de Lesse, de l’Ourthe et de la Semois sont particulièrement utiles à rechercher, car ils y sont très mobiles… Tous les détails sont sur ce lien. La date du prochain comptage coordonné est le 16 janvier 2021.

Pour encoder un dortoir sur Observations.be, même pour une autre espèce et à n’importe quelle date, voici comment faire (sur le formulaire d’encodage):

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Bonnes observations hivernales !